Albert Lebourg - (1849-1928) - Peintre normand…
Albert Lebourg - (1849 - 1928) - Peintre normand impressionniste, né à Montfort-sur-Risle et mort à Rouen…
Albert Lebourg naît le 1er février 1849 à Montfort-sur-Risle. Après des études à l’École des Beaux-arts de Rouen, il enseigne le dessin à Alger de 1872 à 1877. Durant ce séjour, sa palette s’éclaircit. A son retour à Paris, tout en fréquentant l’atelier de Jean-Paul Laurens, il commence à vendre ses toiles et participe à l’exposition municipale de Rouen en 1878. En 1879, puis en 1880, il rejoint le clan des Impressionnistes et participe à deux reprises aux expositions du “Groupe des Indépendants”.
Par la suite, il s’écartera de ce mouvement. Son caractère très indépendant lui fait suivre sa propre voie, plus pondérée, plus “normande” sans doute ? Il deviendra d’ailleurs la tête de file de l’Ecole de Rouen, branche rouennaise du Mouvement Impressionniste.
Sa production se développe et ses œuvres se multiplient et se vendent. Il expose pour la première fois seul en 1896. Infatigable voyageur il peint la Normandie, l’Auvergne, la Hollande, la Suisse, l’Angleterre.
Mais ce sont les paysages d’eau, et plus particulièrement les bords de Seine, qui semblent avoir sa préférence : les quais de Paris et le chevet de Notre Dame, les ports de la région parisienne, mais aussi Rouen où il séjourne à plusieurs reprises et où il se retire à la fin de sa vie. De Rouen, il part sillonner les alentours : Croisset, Dieppedalle, Oissel… et La Bouille, qu’il affectionne particulièrement et où il passe plusieurs étés.
En 1920, au sommet de sa carrière, il est victime d’un accident vasculaire cérébral et devient hémiplégique.
En 1923 une exposition lui est consacrée à la Galerie Georges Petit à Paris et Léonce Bénédite rédige sa biographie.
Albert Lebourg meurt le 6 janvier 1928 à Rouen, laissant derrière lui une production considérable de près de 3 000 œuvres ! Il repose au cimetière monumental de Rouen.
ALBERT LEBOURG, “LE” PEINTRE DE LA BOUILLE
Dès son enfance, Albert Lebourg fréquente le village à de nombreuses reprises, lorsque, de Montfort, il rejoint la capitale normande en empruntant le “Bateau de La Bouille”
A partir de 1904, le peintre y passe plusieurs étés de suite, logeant tout d’abord à l’hôtel, puis chez les Delaruelle, qui possèdent une maison sur le quai, en face de l’église, avec un “jardin merveilleusement situé pour peindre”…
(lettre d’Albert Lebourg à Félix Roux - La Bouille - 19 août 1907)
“Le jardin est bien celui où sont les deux arbres, on peut y travailler à son aise. Çà n’est pas le grand motif de La Bouille, on est un peu plus près des maisons et du bateau, on ne voit pas les arbres puisqu’on est en dessous.
C’est un site très exceptionnel”
Sans parler véritablement de “série” comme le pratiquait Monet, Lebourg réalise à partir de ce jardin, plusieurs tableaux très similaires, dont le fond est composé du majestueux méandre bordé de falaises, à différentes heures du jour ou sous différents éclairages. L’artiste greffe chaque fois une animation typique de la vie du fleuve : le passeur dans sa barque, le bac aux longues rames, l’arrivée ou le départ du bateau à vapeur, les passagers massés sur l’embarcadère, les voiliers lors des régates, la lavandière rinçant son linge dans le fleuve…
Souvent il effectue tout d’abord de rapides esquisses, au crayon ou à l’encre, sur des feuilles d’écolier, les colorises à l’aquarelle et note en marge le devenir du tableau : “Esquisse, pourra servir à faire un beau tableau” ou “une belle esquisse, faire aquarelle avec ciel nuageux bleuté en automne”. Ces documents passionnants permettent de comprendre le cheminement des œuvres de l’artiste.
Jamais de lumière écrasante dans les tableaux bouillais de Lebourg, mais des matinées brumeuses ou des crépuscules, à l’heure où les ciels, se reflétant dans les eaux du fleuve, sont éclatants ou mouvants “Voici 5 ou 6 jours que je me suis levé à 4h1/2 du matin et que je suis sur la nature aux premiers rayons du soleil. En réalité, il n’y a que cela, le matin ou hier, le soir”.
Albert Lebourg aurait consacré au village près d’une centaine de tableaux, (huiles, aquarelles, dessins, esquisses…). Ce qui le classe indéniablement comme “le” peintre le plus prolifique de La Bouille. Certaines de ces toiles comptent parmi les plus réussies de l’œuvre de l’artiste.
Le village, qu’il a tant aimé, était à ce point ancré en lui, que, devenu très diminué à la fin de sa vie, obligé de garder la chambre de son appartement rouennais, il peignait le méandre bouillais de mémoire. Des toiles étonnantes, modernes, émouvantes, où le motif n’est plus que suggéré.
Extrait de la plaquette : « Normandie impressionniste » LA BOUILLE 2010
Itinéraire Impressionniste « Sur les pas d’Albert Lebourg ».
Biographie
Albert Lebourg biographie
Biographie du peintre Albert Lebourg :
L’œuvre de Albert Lebourg, c’est en effet sa vie. Il n’a vécu que pour son art. En dehors des affections, qui tiennent une si grande place dans son existence, car il n’est pas de cœur plus aimant, d’ami plus fidèle, l’amour de son art a été, comme tous les amours, la joie et la torture de sa vie.
La peinture, cependant, n’a pas précisément été le but exclusif pour Albert Lebourg. Il ne lui suffit pas d’avoir couvert une toile de combinaisons et d’accords. Il est loin, comme les hommes de sa génération, des jeunes d’aujourd’hui qui ont la prétention de se passer de la nature, de se soustraire à la représentation des choses et de limiter l’art à ce qu’ils appellent des « équivalences ». Hélas ! Toute la peinture n’est-elle pas qu’ « équivalences » et n’est-ce pas par de continuels à-peu-près, par d’inévitables transpositions que nous essayons de fixer la magnificence du décor éternel et changeant, au milieu duquel nous sommes placés ? Mais c’est cette éternelle et éphémère féerie des choses que Albert Lebourg s’évertue à traduire. Il est, lui, en extase perpétuelle devant la nature. Il n’est jamais lassé de ses enchantements quotidiens. Il s’absorbe, il s’épuise dans une contemplation continue que rien ne vient interrompre. Il est secoué par les événements, il est, semble-t-il, terrassé par les épreuves de la vie, rien, cependant, dans ses plus mauvais jours, dans ses moments si fréquents de retour pessimiste sur lui-même, ne vient arrêter ni suspendre cette extase et cette contemplation. « La vie est un torrent, pourra-t-il écrire, qui nous charrie au néant » ; mais il remarque en même temps que les bords en sont si merveilleux qu’il faut s’en donner la joie jusqu’au bout.
C’est cette faculté d’émerveillement, que ni la pratique du métier, ni l’âge n’ont émoussée, qui donnent à son œuvre cet attrait invincible, ce charme attirant et pénétrant. C’est, avec Lebourg, la nature qui nous parle, la nature par un interprète ému et compréhensif.
Sa carrière commence peut-être dans l’atelier de l’architecte bienveillant où il se repaît des beaux dessins de Delamarre qui ornent les murs, mais sa vocation s’est faite devant la nature même, dans ce petit coin plaisant et familier de Montfort, avec sa jolie rivière de la Risle, au flot vif et brisé par les vannes des moulins. Cet aimable paysage autour du foyer paternel, il l’aimait déjà d’un amour filial, d’un amour qu’il sentait et qu’il comprenait déjà, qui le rendait tout rêveur et tout absorbé et comme incapable d’entrevoir autre chose. Il nous dit lui-même l’impression que Lui produisit, au collège d’Évreux, le discours de distribution de prix d’un professeur qui conseillait aux élèves, impatients de partir, l’emploi des vacances. Il ne leur donnait pas de devoirs, pas de lectures, mais il les engageait à regarder autour d’eux, à jouir du ciel, du soleil, des arbres, à admirer le miracle chaque jour renouvelé de la vie des champs Albert Lebourg fut le seul à le comprendre, mais comme il le comprit bien ! Le brave homme les exhortait à faire ce qu’il avait toujours fait.
La carrière proprement dite de Albert Lebourg, c’est-à-dire la période de son développement professionnel, commence entre 1873 et 1875, avec ce séjour en Algérie qui fut pour lui le premier pas vers la libération, la première étape, inespérée alors, qui lui permit de s’adonner entièrement à la peinture. Lebourg peint à côté de son malheureux ami Seignemartin, qui fermera les yeux entre ses bras en 1875, et fut na peu son initiateur dans la traduction des phénomènes du ciel africain. Dès cette date, Lebourg, inconsciemment, trouve sa voie future ; sans s’en douter, il applique le système « reluire des effets de la lumière dont Bande Monts donnera, une quinzaine d’années plus nard, l’éclatasse démonstration avec ses séries des Meules, des Peupliers, des Cathédrales, etc. Il se plaît à peindre l’Amirauté, son quai et ses balcons verts, la mosquée de la Pêcherie ou tel autre coin d’Alger, en étudiant le même motif aux différentes, heures du jour. Il est alors, ignorant tout à fait l’impressionnisme, dont la formule, du reste, est toute nouvelle, un impressionniste sans le savoir.
Aussi, lorsqu’il verra les premières toiles de Claude Monet, de Sisley ou de Pissarro chez son ami le marchand de tableaux Portier, avec quel enthousiasme saluera-t-il ces maîtres ! Il se sentira aussitôt dans son milieu. Après les premiers tâtonnements, il découvre sa propre manière, son écriture, une façon inédite et personnelle d’exprimer les sensations si vives-, si aiguës, chaque jour plus subtiles, qu’il éprouve devant tout ce qui passe, tout ce qui change, tour ce qui fuit, tout ce qui s’évanouit sous le ciel ou sur les eaux. Car il sera le peintre inégalé des buées, des neiges, surtout, avec leurs reflets, des pluies, des givres, des fumées, des brouillards du matin qui se lèvent, des brumes du soir qui s’abaissent avec l’ombre, des aubes indécises, des crépuscules qui se meurent, de tous les phénomènes fugitifs, ces beautés qui semblaient insaisissables et qu’il a si bien su saisir, aux heures et aux saisons où tout est nuances dans la nature. Il s’ennuie devant les spectacles qui ne changent pas ; il aime particulièrement les ports de mer et les bords de rivière où les voiliers et les barques de pêche sont ballottés par les flots, où les chalands et les péniches sont halés en laissant un long sillage lumineux sur la surface ridée des eaux.
Albert Lebourg a beaucoup voyagé, mais surtout en France, malgré deux saisons particulièrement fructueuses en Hollande, et toujours pour revenir avec plus de tendresse, plus de sensibilité devant les aspects familiers des bords de la Seine entre Paris et Rouen.
Au retour d’Algérie, on le voit vagabonder entre Dieppe et Honfleur où le suit le souvenir de Boudin ; puis l’Auvergne l’attire et il l’appelle avec reconnaissance sa seconde patrie. C’est qu’à l’Auvergne il doit, tout au moins, un de ses chefs-d’œuvre, cet admirable tableau si pathétique de Pont-du-Château, avec sa petite diligence traversant le pont, qui met la note humaine dans le silence désolé de ce paysage de neige ; maintenant le voici installé à Puteaux et il rayonne sur toute la petite et la grande banlieue parisienne, suivant la Seine de Bougival jusqu’à Vernon, plantant son chevalet à Port-Marly, Argenteuil, Herblay, Chatou, descendant au Bas-Meudon et même à Billancourt. Le voilà bientôt aux Eyzies, à La Rochelle, et là, naturellement, il ne peut manquer de penser à Corot ; il remontera un jour jusque vers le lac de Genève, à Saint-Gingolph, à Sion, on le verra plus tard à Chalou-Moulineux, où il peint, dans une manière plus large, les grands arbres décoratifs au bord de l’étang ; mais c’est, chaque fois, pour revenir et enfin pour se fixer sur ces bords de la Seine qui forment son royaume, avec ses deux capitales, Paris et Rouen, où il alterne constamment, peignant tantôt, ici, le pont Marie, le pont Saint-Michel, tous les ponts de Paris, l’écluse de la Monnaie et surtout, prise de tous les points de vue, Notre-Dame, de face, massive avec ses deux tours parallèles, du chevet, légère et aérienne avec ses arcs-boutants et sa flèche aiguë, comme un bateau, Notre-Dame sous la neige, dans les brumes du soir et de l’automne ; tantôt, là-bas, sur les rives normandes dis fleuve, l’autre cathédrale se dressant sur la ligne échelonnée des quais de la cité, et tous ses faubourgs animés et populeux : l’île Lacroix, Saint-Sever, Croisset, La Bouille, d’où il fera de temps en temps quelque fugue, toujours en terre normande, à Hondouville, sur les boras d’une bien petite mais charmante rivière, l’Iton.
Toute l’existence de Albert Lebourg est dans ces vagabondages suivis de continuels retours, le sac au dos et la boîte de couleurs à la main. Il n’a pas d’autre jouissance, d’autre loi que de peindre et, rivé aujourd’hui à son fauteuil par les infirmités contractées dans les hasards de cette carrière où l’artiste est exposé à toutes les intempéries, Albert Lebourg, au bord de sa fenêtre, compose encore de tête des tableaux avec les éléments bornés de son horizon limité, mais dont les accords se modifient avec les divers effets du jour.
Malgré les épreuves inévitablement réservées à toute vie humaine, — et ce pauvre cher Albert Lebourg en a eu sa large part, — cette vie qui s’est dépensée en tant de visions de grâce, de fraîcheur et de jeunesse, doucement illuminées par une âme émue, tendre et mélancolique, en si parfait accord avec la nature, cette vie est, malgré tout, une des plus nobles, une des plus pures, une des plus belles vies d’artiste. Puisse cette manifestation, préparée par la piété, la fidélité de vieux et fervents amis, et à laquelle s’associeront de nombreux admirateurs, en convaincre Albert Lebourg et lui faire reconnaître, enfin, la portée de son œuvre.
Léonce BÉNÉDITE
Né à Nîmes le 14 janvier 1856 et mort à Paris en 12 mai 1925.
Albert Lebourg, petite biographie du peintre normand…
Albert Lebourg, petite biographie du peintre normand…
Lebourg fut élève de Gustave Morin, directeur de l’école municipale de peinture et de dessin de Rouen.
Remarqué par un collectionneur en 1872, celui-ci lui proposa une place de professeur de dessin en Algérie où il enseignera jusqu’en 1877, avec un retour à Rouen en 1873 pour se marier. Le marchand de tableaux Portier à Paris lui fit connaître les nouveaux milieux artistiques.
Lebourg suivra pendant deux ans des cours dans l’atelier de Jean-Paul Laurens. Ayant fait connaissance du Dr Paulin, il partit avec lui en Auvergne en 1884 et séjourna à Pont-du-Château l’année suivante. En 1888, il s’installa à Puteaux. Il fit deux séjours entre 1895 et 1897 en Hollande. Il se rendit en 1902 à Saint-Gingolph en Suisse. Possédant un atelier rue de Poissy à Paris, il y resta jusqu’en 1920 avant de retourner à son domicile rouennais où il tomba malade. Il cessa de peindre en 1925 et mourut en 1928 au terme d’une douloureuse maladie.
Lebourg participa à deux reprises aux expositions impressionnistes en 1879 et en 1880. De nombreux marchands de tableaux parisiens exposèrent ses œuvres : citons Antonio Mancini en 1896, Bernheim en 1899 et en 1910, Rosenberg en 1903 et en 1906. Lebourg fut fait Chevalier de la légion d’honneur en 1903. Sociétaire de la Société Nationale des Beaux-Arts, il participa à presque tous ces Salons de 1891 à 1914. La plus importante exposition qui lui fut consacrée eut lieu en 1918 à Paris à la galerie Georges Petit.
Source : Galerie Tradition & Modernité
Bronze - Statue
Paul Paulin - Portrait de A. Lebourg - Bronze 1905
Albert Lebourg portrait par Paul Paulin en 1905
Description :
Paul PAULIN (1852-1937)
« Portrait de A. LEBOURG » Bronze signé sur la terrasse et daté 1905.
Fonte cire perdue Hebrard
Haut. 20cm - Larg. 28cm - Prof. 12cm
Vente : Bernard d’Anjou Enchères - Lot n°121
Crédit photo : © Bernard d’Anjou Enchères
Cachet d’atelier
Cachet d’atelier Albert Lebourg - Paris
Cachet et tampon d’atelier du peintre Albert Lebourg, à Paris…
Cachet, tampon d’atelier du peintre Albert Lebourg, de son atelier de Paris.
Sur le cachet, tampon du peintre normand se trouve les inscriptions suivantes sur la circonférence, « LEBOURG - 60, Rue de Clichy - PARIS », et une étoile au dessus de l’adresse du peintre…
Les critiques
Les critiques et Albert Lebourg…
Les critiques et Albert Lebourg…
“Enfin un grand artiste vint, Albert Lebourg, qui fut le peintre de La Bouille, surtout dans son large décor de ciel et d’eau. Par son vaste horizon, par le calme miroir d’eau du fleuve, reflétant les ciels changeants mouvementés, traversés de nuées légères et vaporeuses, La Bouille fut un thème facile, pour les féériques synthèses d’eau, de lumière et de couleur où se complait la vision.” - Georges Dubosc - Journal de Rouen
“Il est le peintre des ciels. Il peint un ciel où des nuages légers, transparents, se forment et se déforment, se fondent et se fragmentent. Il voit les vapeurs les plus fluides, tout ce qu’elles donnent d’éclat et de douceur aux choses” - Pierre Goujon - Gazette des Beaux-Arts
“C’est à Turner, magicien de la lumière comme lui, que font penser les tableaux de M Lebourg, qui associe la manière du maître anglais avec les enseignements des impressionnistes” - René Jean, La Gazette des Beaux-Arts - 1911
“Les tableaux de M Lebourg sont exquis de couleurs. Ils ne sont pas d’une solidité irréprochable, mais quelle féérie !” -
Henri Bidou - Gazette des Beaux-Arts - 1910 “Lebourg, se grisant éperdument de brumes opalines dans cette admirable vallée de la Seine dont il a si bien chanté la gloire noble et gracieuse” - Le Figaro - 14 aout - 1910
“Lebourg c’est un des plus beaux maîtres de l’impressionnisme, un des plus personnels aussi. Sisley est plus âpre dans sa recherche, Renoir plus sensuel et d’une touche plus grasse, Pissarro plus anecdotique et d’une vision plus brutale. Monet, seul peut-être, s’apparente à Lebourg, car Lebourg c’est la légèreté, c’est la nuance. Il semble que les brumes légères de la vallée de la Seine aient habitué dès l’enfance son œil aux subtilités d’une atmosphère fine, voilée délicate. Il en a suivi les rives aimées, guettant les nuages fragiles sur un ciel bleui, les brumes impalpables enveloppant les corps, les coques massives et pourtant légères des bateaux à quai … cela s’apparente à la délicatesse d’un Watteau…” - Pierre Wolf, Exposition municipale aux Beaux-Arts mai - 1921
“Depuis Rouen, l’excursion maintes fois faite et refaite, n’est autre que le classique voyage à La Bouille, avec ses arrêts obligés à Croisset, à Dieppedalle… L’artiste arrivait sur le terrain, préparait sa toile dans le ton en indiquant les valeurs par grandes masses, puis il précisait les détails du dessin et de l’effet, jusqu’à convertir l’ébauche en un ouvrage offrant les caractères absolus de la définitivité” - Roger Marx - Gazette des Beaux-Arts
“Albert Lebourg a pris une place considérable dans l’école impressionniste … il est arrivé à une notation très personnelle dont on ne peut se défendre de subir les charmes” - L’Eclair - 24 avril 1897
Extrait de la plaquette : « Normandie impressionniste » LA BOUILLE 2010
Itinéraire Impressionniste « Sur les pas d’Albert Lebourg ».
Roger Marx - Albert Lebourg
Albert Lebourg par Roger Marx
Albert Lebourg par Roger Marx (Critique d’art, inspecteur des musées départementaux)…
Article paru dans (La Gazette des Beaux-Arts) numéro de 1903-1904…
ARTISTES CONTEMPORAINS
ALBERT LEBOURG
(PREMIER ARTICLE)
A envelopper d’un regard l’œuvre d’Albert Lebourg, elle offre l’exemple d’un labeur de trente-cinq années accompli, selon la loi même de l’individualisme, dans la paix souriante et recueillie que dispense l’accord parfait de l’être avec sa nature. Seule l’analyse de l’idiosyncrasie saura découvrir la règle et le sens de la production, et telle a été l’emprise du tempérament que l’art semble se dérober cette fois au jeu des contingences. Un premier point demeure acquis : l’atavisme n’a aucune part dans la formation du talent ; chez les ascendants de Lebourg, autour de lui, nul éveil du sentiment esthétique ; sa famille a pu compter des littérateurs, — les Gueullette, — mais des artistes non pas ; on retiendra au passage que, en qualité de greffier de la justice de paix de Montfort-sur¬Risle, son père dispersa, sans y prendre garde, quantité des richesses somptuaires encore amassées, vers le milieu du dernier siècle, au fond des vieilles cités normandes.
Quand Albert Lebourg quitte, à seize ans, Évreux et son lycée, sur l’indice de dispositions certaines on le destine un moment à l’architecture et une heureuse fortune le conduit, à Rouen, chez Alexis Drouin, collectionneur et archéologue ; au même instant (1866), il se fait admettre à l’École des Beaux-Arts de la ville et s’y rompt à l’écriture des formes. Selon la pédagogie de l’époque, on le voit passer de la copie docile des cahiers lithographiés de Hubert et de Calame à l’étude d’après la bosse et le modèle ; ces exercices classiques sont bientôt suivis de dessins de nature morte, conçus dans le goût de certains fusains de François Bonvin : ils reproduisent d’humbles objets ménagers, aperçus dans la pénombre d’un jour de buanderie ou de cave, et groupés avec un charme d’intimité qu’émeut l’antique croyance à la mélancolie secrète des choses.
Dès les pérégrinations au dehors et les premiers essais de paysage sur nature (1869), le débutant lucide s’alarme des contradictions entre le spectacle de ses yeux et les principes de notation familiers à sa main. On lui a enseigné à regarder par le détail et non par l’ensemble ; il ignore que la lumière seule modèle les corps et définit leurs contours dans l’espace ; ses procédés d’expression lui paraissent insuffisants, enfantins ou grossiers. Les cartons de Lebourg — véritables archives de sa vie, tenues à jour avec la sincérité d’un Liber veritatis, — révèlent ces incertitudes initiales ; ils portent témoignage du conflit entre les leçons de l’école et les impulsions de l’instinct, et l’on y peut épier, à travers l’émancipation progressive du métier, l’essor d’une personnalité qui, peu à peu, se dégage.
En ces années lointaines où il se prépare à son œuvre véritable, Albert.Lebourg apparaît déjà le dessinateur acharné qu’il demeurera le long. de sa carrière. Qu’on le suive à Rouen, ou bien au village natal de Montfort, c’est sa passion de couvrir des feuilles, le jour et la nuit même, à l’aide du fusain, de la plume, du crayon, de la pierre noire, et, plus souvent que la fantaisie ou le souvenir, c’est la nature qui l’inspire. La capitale de la Normandie, avec ses horizons contrastés, ses monuments et son port uniques, ne pouvait manquer de fortifier l’amour inné du pittoresque ; la moindre bâtisse — chaumine, moulin ou vanne — devient pour Lebourg un « sujet » qu’il saura douer d’attraits. D’autre part, sa dévotion aux reliques du passé est fervente : une fenêtre gothique l’intéresse au point de la reproduire ; il s’attarde, le soir, parmi les vieux quartiers et, plus d’une fois, il se prend à évoquer l’aspect fantastique des venelles étroites et enténébrées où le réverbère vétuste épand ses clartés tremblotantes et falotes. Sous ce rapport, les préférences foncières s’accordent avec les exemples fournis par un dessinateur rouennais d’un mérite hors du commun, Victor Delamarre. Cependant, si l’on souhaite établir le décompte des suggestions profitables, il faut surtout faire état des conseils que Lebourg demanda aux tableaux du musée. Ruysdael et van Goyen surent longuement le captiver ; sa sympathie n’alla pas moins active aux maîtres contemporains que lui avaient mal révélés quelques visites au Luxembourg, lors de rares voyages à Paris. C’était le moment, d’ailleurs, où la galerie publique de Rouen devait à l’administration indépendante de Gustave Morin nombre d’initiatives heureuses et une « digne représentation de l’art moderne (1) ». Dans l’intervalle de quelques années, le Crépuscule â Trinquetaille et le Stamboul de Ziem, les Étangs de Ville-d’Avray de Corot, les Bords de l’Oise de Daubigny, étaient venus enrichir les collections municipales. N’y avait-il pas là de quoi offrir un ample thème à la méditation d’un artiste avide de s’informer ? De fait, les plus anciennes peintures de Lebourg paraissent unir et résumer la manière des trois éducateurs qu’il s’est librement choisis ; mais, ici encore, il ne fait que se retrouver chez autrui ; il n’écoute que les avertissements propres à l’édifier sur lui-même et à favoriser l’éclosion des dons natifs. Si les premières vues de Rouen
(1). Gustave Morin et son, œuvre, par Jules Hédou. Rouen, 1871, p. III. — On doit également à M. Hédou un intéressant travail sur Victor Delamarre, publié dans la Revue de Normandie (juillet 1868).
(A suivre prochainement)
Samuel Frère - Albert Lebourg
Albert Lebourg par Samuel Frère
LE PAYSAGISTE ALBERT LEBOURG
Par M. SAMUEL FRÈRE.
Extrait du livre édité en 1911… par Samuel Frère. (Rouen - Imprimerie Gagniard (Léon GY, successeur) Rue des Basnage, 5 …)
A la dernière session des Assises de Caumont, celui de vous que la bienveillance de ses collègues appela à l’honneur de présenter le rapport sur le mouvement des beaux-arts en Normandie pendant les cinq dernières années, fut amené naturellement à s’occuper des principaux peintres vivants de la région et il dut insister sur la figure d’un paysagiste normand devant lequel tout le monde aujourd’hui s’incline : M. Albert Lebourg, membre correspondant de l’Académie.
Pour donner des indications exactes sur la carrière de M. Lebourg, le plus court était de se renseigner auprès du peintre en personne. Au lieu de répondre à une lettre par une autre lettre, Albert Lebourg aima mieux causer. Une visite en amena une autre, et, sans être doué de perspicacité, le rapporteur ne tarda pas à découvrir, que si les tableaux de l’artiste étaient bons à contempler, l’artiste lui-même, ou pour mieux dire, l’homme derrière le peintre, se trouvait être une personnalité des plus attachantes : la bonté, la modestie, l’indulgence pour les autres, une sévérité presque exagérée envers lui-même, de larges convictions esthétiques révélant un idéal élevé, un amour passionné, fiévreux pour son art, une simplicité de manières et une franchise de relations à ce point faciles, qu’on se prendrait à dire de lui, si le mot n’avait été détourné par l’usage de son sens exact : « Quel brave homme ! » C’en était assez, vous l’avouerez, pour distraire le biographe de son programme initial. De jour en jour il laissait donc dériver sa barque académique pendant que le fil du courant l’entraînait sur des rives où poussaient les fleurs de l’amitié derrière celles de la critique.
Mais quand vint le moment de donner une forme écrite au travail destiné aux Assises, le rapporteur éprouva quelqu’embarras. Impossible de tout dire dans une étude où la place eut manqué pour s’étendre à loisir. J’ai pensé, Messieurs, qu’on devait compléter cette lacune entre nous. Ces détails plus intimes seront d’ailleurs mieux à leur place dans l’ambiance de la famille intellectuelle à laquelle appartient notre éminent confrère.
En dépit de son rare mérite, Lebourg, né à Montfort-sur-Risle, était, il y a dix ans, moins prisé en Normandie que partout ailleurs. L’élite de la critique ne le perdait pas de vue sans doute, et vous aviez l’œil sur lui, vous, Messieurs, qui savez discerner les productions et les hommes dignes d’être suivis, mais le gros public normand paraissait au moins l’ignorer. Lebourg n’exposait guère : aux Salons rouennais, on l’avait aperçu par hasard une fois. A Paris même, quoique associé, il cessait, en 1908, d’envoyer aux salons de, « la Nationale » ; on l’accusait de se terrer. D’aucuns se demandaient s’il travaillait encore !
Oui, Messieurs, il travaillait, il voyageait, il s’assimilait, il recueillait d’innombrables études, croquis, dessins, impressions de toute heure et de toute saison, mais dès qu’une toile était à point, elle passait à Paris dans les mains d’un marchand de tableaux, dans la galerie d’un collectionneur avisé où elle disparaissait, de sorte qu’il ne restait guère à Lebourg grand-chose à montrer aux expositions : à moins d’aller le chercher là où il était, on le rencontrait plus rarement que d’autres ne le valant pas. Ce côté-là de sa vie lui est bien particulier. De bonne heure, Lebourg a eu la bonne fortune, une bonne fortune méritée, de vendre ses œuvres, et cet agréable régime lui a apporté à la fois satisfaction et regret. Il faut l’entendre traiter ce sujet spécial avec la réserve modeste et franche qu’il apporte toujours à se mettre en scène : « Il y a ceux qui vendent, dit-il, et ceux qui ne vendent pas. De ce que le tableau se vend, il ne s’ensuit pas qu’il soit bon. D’autre part, beaucoup de chefs-d’œuvre restent invendus ! Le mérite d’un peintre (c’est toujours lui qui parle) ne se mesure donc pas au prix de ses toiles, pas même au fait qu’il en a rencontré preneur : on est ce qu’on est : si on a la chance de se voir goûté, et à la mode, on en profite et voilà tout, mais vous serez trois fois aveugle si vous ne cherchez plus à progresser, sous prétexte de succès marchand. En attendant, les toiles partent : parce qu’il en est demandé beaucoup, on en fournit beaucoup ; parfois on a le regret d’en voir s’en aller qu’on aimerait à retenir pour les plus pousser, pour les reprendre, pour les développer dans des dimensions plus vastes, pour les transformer en pages notables, dignes d’un musée ou d’une galerie publique. C’est le revers de cette médaille dorée. Dans ces moments-là, on peut le dire, la mariée est trop belle ! »
De pareils scrupules honorent un peintre. Heureusement justice est rendue tôt, ou tard aux élus : malgré tout, il arrive une époque où l’artiste de valeur voit ses pairs, ses élèves, ses concitoyens et la masse du public lui rendre un hommage désintéressé. Déjà, la vente Gerbeau réunissant, en mai 1908, un ensemble imposant de vingt-cinq toiles supérieures, signées par notre collègue, avait, permis de mesurer l’envergure de ce grand talent. Son exposition de la Nationale de 1909, où il effectuait sa rentrée avec une demi-douzaine d’œuvres de première marque, entre autre une vue prise à La Bouille, faisant penser à la fois à Turner et à Constable, semblait une sorte de résurrection d’où Lebourg sortait plus fort et plus parfait ; enfin tout récemment, et pour revenir à la province, nous voyions s’ouvrir au Musée de Rouen, par suite de l’offre de la collection Depeaux, une salle composée exclusivement des toiles de notre collègue, avec, au premier rang, cette admirable Neige en Auvergne, tableau de grandes dimensions, hautement pensé, et excellemment exécuté devant lequel, le jour de l’inauguration, le public a fait à Lebourg une véritable ovation.
Et ce public, vous enterriez bien, ce n’était pas seulement la dynastie des marchands ou des collectionneurs friands d’une denrée esthétique susceptible d’une cote ascendante dans un avenir plus ou moins prochain, c’était nous, Messieurs, nous tous, artistes, hommes de plume ou de parole, savants, musiciens, amateurs même sans galerie, chercheurs même sans portefeuilles, étrangers à la salle Drouot, et peu familiers des vitrines Bernheim ; c’était enfin, nous, le public normand, retrouvant son compatriote et s’en réjouissant une bonne fois ! Lebourg était désormais bien à la Normandie, et la Normandie bien à lui.
Albert Lebourg est né à Montfort-sur-Risle le 1er février 1849 ; il va donc avoir bientôt soixante et un ans. De taille un peu au-dessus de la moyenne, une tête ronde et puissante emmanchée dans beaucoup de cou sur un corps solide, les cheveux coupés ras, des yeux bien ouverts, des yeux mouillés, penseurs, mais point du tout caverneux sous l’ouverture de l’arcade sourcillière, une physionomie jeune encore, calme et pondérée, annonçant un esprit réfléchi, maître de lui ; peu de gestes, rien de méridional, un homme tout en fond, se laissant pénétrer peu à peu avec un air de bonté qui est le charme de ce masque septentrional, une parole abondante, désertant de préférence les lieux communs, timide et hésitante d’abord, puis serrant peu à peu l’idée et lui donnant finalement l’expression juste, vraie, colorée, complète.
Les livres sur Albert Lebourg
Catalogue raisonné
Catalogue raisonné de l’œuvre d’Albert Lebourg
Catalogue raisonné de l’œuvre d’Albert Lebourg…
Léonce Bénédite :
Le plus ancien, réalisé par Léonce Bénédite, publié en 1923, le premier livre de référence sur le peintre paysagiste normand…
Wildenstein Institute : (en préparation)
Le nouveau à sortir, catalogue critique de l’œuvre peint d’Albert LEBOURG (1849-1928), sous la direction de Rodolphe Walter, sortira de l’oubli un artiste trop longtemps éclipsé par des contemporains célèbres dont Monet. Ses vues de Rouen et de La Rochelle témoignent pourtant d’une perception de la lumière pleine de sensibilité qui le rapproche du mouvement impressionniste qu’il ne rejoignit cependant pas.
source : Widenstein Institute
François Lespinasse
Albert Lebourg par François Lespinasse
Albert Lebourg par François Lespinasse
François Lespinasse est un spécialiste des peintres de l’école de Rouen.
- François Lespinasse, Albert Lebourg, Imprimerie ACK à Arras, 1983.
Le samedi 5 février 2011, interview de Monsieur François Lespinasse pour lesamisdelecolederouen.over-blog.com
F.L : En ce moment, je m’attelle à la correspondance de Albert Lebourg, 820 lettres à ce jour, qui se révèle cruciale pour la compréhension des échanges artistiques entre Paris et Rouen.
Crédit photo : © www.paris-normandie.fr
Et aussi l’auteur de…
- François Lespinasse (préf. François Bergot), L’École de Rouen, Sotteville-lès-Rouen, Rouen-Offset, 1980.
- François Lespinasse, L’École de Rouen, Rouen, Lecerf, 1995.
- François Lespinasse, La Normandie vue par les peintres, Edita, Lausanne, 1988
- François Lespinasse, Rouen, paradis des peintres, 2003.
- François Lespinasse, Journal de l’École de Rouen 1877-1945, 2006.
Léonce Bénédite
Albert Lebourg par Léonce Bénédite
Albert Lebourg par Léonce Bénédite
Premier grand ouvrage consacré au peintre impressionniste normand Albert Lebourg, avec une biographie du peintre et un catalogue raisonné de l’œuvre…
Editions des « Galeries Georges Petit » - 12, Rue Godot-de-Maurol - Paris, paru en 1923…
Table des matières :
I. - Enfance. Famille. L’école. Au lycée d’Evreux. Carrière à choisir…
II. - Apprentissage d’architecture. Premiers maîtres et premières infuences…
Drouin ; Gustave Morin ; Victor Delamarre ; Entraînement progressif vers la peinture. Vocation décidée et acceptée…
III. - Un protecteur inattendu. M. Laperlier. Départ pour Alger. Professorat.
Séjour en Algérie. Une nuit dans un Gourbi Arabe…
IV. - Séjour de vacances en France. Mariage. Visite à Thomas Couture. Retour à
Alger. Seignemartin. Travaux en Algérie…
V. - Départ d’Alger. Retour à Paris. Premières études à Paris et aux environs
immédiats. Les marchands de travaux Portier. Amateurs et artistes. Premiers rapports avec les milieux impressionnistes. L’atelier de Jean-Paul-Laurens…
VI. - Premier Salon, 1883, « Une Matinée à Dieppe » Le Docteur Paulin,
sculpteur
VII. - L’Auvergne (suite). Séjour à Pont-du-Château. Le tableau du Musée de
Rouen : « La Neige ne Auvergne ». Le Salon de 1886. Voyage ultérieurs dans cette région…
VIII. - 1886 à 1895. Ile de France et Normandie. Paris et la Banlieue Parisienne.
Installation à Puteaux, Rouen, Dieppe, Boulogne-sur-Mer, Honfleur. Deuil. Dessins…
IX. - La Hollande et la Belgique…
X. - L’Angleterre. Les peintres Anglais : Gainsborough, Turner, Constable.
La Suisse…
XI. - Les Eysies. La Rochelle. Clalou-Moulineux. Neuville-sur-Ain…
XII. - Paris-Rouen. La Guerre. Derniers travaux jusqu’en 1920…
XIII. - Lebourg et L’Impressionnisme…
Conclusion…
Les Salons de Lebourg…
Œuvres de Lebourg dans les Musées…
Catalogue de l’œuvre d’Albert Lebourg…
Liste des collectionneurs des œuvres d’Albert Lebourg…
Table des Gravures hors texte…
Table des Gravures dans le texte…
Portrait de Léonce Bénédite (1859-1925) conservateur du musée du Luxembourg
Copyright : crédit photographique RMN
Beaury-Saurel Amélie (auteur)
Albert Lebourg (1848-1928) - Léonce Bénédite
Maladie
Bruits assez inquiétants sur la santé d’Albert Lebourg
Bruits assez inquiétants sur la santé d’Albert Lebourg :
Interveiws SUR LEBOURG
Bruits assez inquiétants sur la santé d’Albert Lebourg : on parlait d’une attaque d’hémiplégie… Son ami, le Dr Paulin, nous renseignerait.
Rue de Sèvres, dans la partie de cette rue qui avoisine Necker. La porte cochère s’ouvre sur ce tableau inopiné : cent adolescentes courent, crient ou sentimentalement se promènent dans un jardin de pensionnat qu’agrandissent, par delà le mur bas, les arbres du parc contigu. A travers ce jeune peuple on accède au pavillon qu’habite le Dr Paulin, auteur de tant de bustes d’une expression fidèle : ceux de Degas, de Guillaumin, de Lebourg, de Monet, de Pissarro, de Renoir, de Rodin, de Thiébault-Sisson et de maints champions de la médecine et de la chirurgie.
Aux premiers mots, il nous rassure.
— Nulle inquiétude à avoir. Les soixante-dix ans de Lebourg sont robustes et il sera rétabli bientôt. Si vous ne l’avez pas trouvé à domicile, c’est qu’il est actuellement soigné en Normandie chez un de ses beaux-frères Guilloux… Oui, il avait épousé (depuis quelques années il est veuf) Mlle Guilloux, fille d’un sculpteur qui a beaucoup travaillé à la Restauration de la cathédrale de Rouen et dont les deux ou trois fils sont sculpteurs eux aussi.
Comme on ne sait pas grand’chose des débuts de Lebourg, nous faisons appel aux souvenirs lointains de notre interlocuteur.
— C’est, nous dit-il, par Portier, l’aventureux marchand de tableaux, que je l’ai connu, en 1882. Peu après, j’allai chez lui, accompagné d’un notaire de province, Me Masoir, dans l’étude de qui j’avais grossoyé avant de faire ma médecine. L’atelier, rue des Gobelins, était plein de toiles. Combien les vendait-il ? Deux cents francs. Je venais de m’établir et n’étais pas riche. Mais le peintre l’était moins encore ; le prix était minime ; les œuvres, charmantes. J’en pris dix, Masoir deux. Nous fîmes de la propagande. En trois mois, Lebourg vendit cent tableaux. Ses amateurs de la première heure devinrent ses amis et restèrent ses clients.
— Etait-il lié aussi avec les autres impressionnistes ?
— Il n’eut pas avec eux, qui d’ailleurs étaient ses aînés de deux ou trois lustres, de rapports très suivis. Pourtant il avait participé à leurs expositions de groupe de l’avenue de l’Opéra et de la rue des Pyramides.
Causant, nous traversions des pièces où le regard était sollicité par des dessins de Trinquesse et de Liotard, une sanguine de Renoir, un pastel de Degas, un Gauguin, un Mancini, une aquarelle de Jongkind, des copies, par Paulin, de Degas et de Corot, — et force œuvres de Charles Maurin. Le Dr Paulin en installe une sur un chevalet, nous munit d’une loupe et nous convie à examiner l’œil et l’oreille de ce portrait de femme, s’excusant :
— Ce n’est pas ainsi qu’il faut voir la peinture ; mais, vraiment, poussée à ce point, la minutie prend de l’intérêt. Le plus singulier est qu’ici elle n’affaiblit en rien l’effet d’ensemble. Homme curieux à plus d’un titre, ce Maurin, et pourtant quand il mourut, il y a quelques années à peine, il était bien oublié.
— L’exposition particulière qu’on prépare lui redonnera du relief, peut-être. — Ce serait juste. Il avait des dons et une sûre technique. Mais d’esprit si vagabond ! Degas, qui l’aimait beaucoup, disait : « Il a gâché un des plus beaux talents que je sache. »
Ce Maurin, en effet, dispersait un peu ses efforts. Il a inventé la peinture au vaporisateur. Il a fait les portraits d’Emile Henry, de Vaillant, de Ravachol, gravures sur bois d’un bon canif. Il est le créateur — et n’en était pas peu fier — d’une canne avec laquelle on pouvait peindre, pêcher, piocher, assassiner, faire de la musique, au besoin marcher. Il avait appris à son caniche le langage humain et Lautrec, familier de l’atelier de la rue Gabrielle, écoutait inlassablement leurs dialogues… Cependant, nous avisons au mur deux ou trois tableaux de Lebourg de sujets manifestement barbaresques.
— Lebourg, nous étonnons- nous, a donc voyagé en Orient ?
— Il était professeur de dessin au lycée d’Alger, vers ses vingt-cinq ans, c’est-à-dire en 1875. Il connut bien Mgr Lavigerie, à qui il présenta Eugène Vidal. Sa barbe, son ampleur, sa pourpre faisaient du cardinal un . souhaitable modèle. Vidal venait d’ébaucher un portrait, quand le portraituré dut partir aux oasis du sud, en tournée pastorale. Et voilà les deux peintres maîtres du palais. Or le cardinal tardait à revenir et Vidal s’impatientait. Avec de l’osier, des tapons de papier, des paquets de chiffons et des cordes, Lebourg confectionne un énorme mannequin, que l’on affuble des habits sacerdotaux, et Vidal peut se remettre à la besogne. La séance finie, on rangeait le mannequin au haut d’un escalier. Un beau jour, le cardinal reparaît. Il discerne dans l’ombre son hallucinante effigie, s’émeut d’un tel prodige, reconnaît enfin l’artifice, croit à une irrévérence et, furieux, botte son double, qui se disloque en dégringolant les marches. Ainsi, conclut le Dr Paulin, ainsi périt la seule œuvre de sculpture qu’ait jamais faite Lebourg. Mais il peignait mieux.
Félix. Fénéon
Extrait du journal :
BULLETIN DE LA VIE ARTISTIQUE
l ère Année. N° 23. I er Novembre 1920
PARIS
MM. BERNHEIM-JEUNE a Cie, ÉDITEURS
(EXPERTS PRÈS LA COUR D’APPEL
25, BOULEVARD DE LA MADELEINE
15, RUE RICHEPANCE
Montfort-sur-Risle
Maison ou est né Albert Lebourg à Montfort-sur-Risle
Maison à Montfort-sur-Risle ou est né le peintre normand Albert Lebourg.
Naissance du peintre paysagiste et impressionniste Albert Lebourg le 1er février 1849, à Montfort-sur-Risle…
Maison ou né le peintre Albert Lebourg à Montfort-sur-Risle…
Crédit photo : Albert Lebourg par Léonce Bénédite.
Mort
Mort d’Albert Lebourg 1928
Mort du peintre Albert Lebourg en 1928
Article du journal « Le Gaulois Artistique » du 24 Janvier 1928…
Albert LEBOURG
Un peintre dont l’œuvre est magnifique et qui, loin du bruit et de la réclame, oeuvra toute sa vie sans autre souci que de chanter à sa façon son grand amour de la nature, s’est éteint doucement, alors qu’il allait atteindre sa soixante-dix-neuvième année. Albert Lebourg vient de mourir à Rouen. Voici sept ans déjà que, paralyse, prive de la joie de peindre, il n’avait d’autre consolation que de faire rouler son fauteuil près de la fenêtre et de contempler, du haut de ses cinq étages, la vieille cité, les flèches ajourées de sa cathédrale, l’animation de ses quais encombrés de navires aux fines mâtures, les eaux argentées du large fleuve et, dans le ciel, l’agonie parfois tragique des crépuscules où montent comme des voiles funèbres les fumées de la ville agitée et grondante.
C’était pour lui, condensé en un spectacle au décor chaque jour nouveau, l’évocation de tout ce qu’il avait réalisé dans ses tableaux ; un prodigieux résumé de son œuvre avec ses fulgurances assourdies et son harmonieuse douceur. Nous l’étudierons prochainement quand aura lieu l’exposition rétrospective que déjà les Galeries Georges Petit préparent en hommage à son admirable talent.
Contentons-nous de dire aujourd’hui qu’il fut un maître du paysage. Il voyagea en Belgique, en Hollande, en Angleterre ; résida en Algérie et en Auvergne, mais Paris, Rouen, la Normandie et les bords de la Seine furent toujours ses motifs de prédilection. Il excellait dans les gammes de gris et ses effets de neige sont célèbres, mais il adorait la couleur, les jeux de la lumière, les ciels brumeux et changeants, et il savait imprégner ses peintures de cette sensibilité, de cette émotion qui décèlent les véritables artistes.
Après Manet, Sisley et Degas ; Renoir, Gauguin et Pissarro ; après Claude Monet et Guillaumin, il était le dernier de cette célèbre phalange impressionniste. Animés de la foi qui crée les miracles, ils ont dessillé nos yeux. Nous devons à ces apôtres d’une esthétique nouvelle de voir la nature non déformée ou enlaidie, mais telle qu’elle est, irradiée de clarté, baignée de soleil, sa beauté éternelle renouvelée à chaque saison. Remercions ces poètes, dont Lebourg fut un des plus grands, d’avoir peint ces hymnes de couleur et de lumière pour les privilégiés qui trouvent dans l’art des joies infinies et de suprêmes consolations.
Maurice Feuillet.
Photographies
Photographies d’Albert Lebourg
Photographies d’Albert Lebourg, peintre normand paysagiste et impressionniste…
Photo du peintre normand Albert Lebourg, publiée dans le livre de Léonce Bénédite - Albert Lebourg, paru en 1923…
(Imprimerie Georges Petit)
(Cliché Gerschel)
Albert Lebourg avec son chevalet
Voir les diverses photographies d’Albert Lebourg…
Signatures
Les signatures du peintre Albert Lebourg
Les signatures du peintre normand Albert Lebourg…
Principalement ( a.Lebourg )
Les diverses signatures du peintre normand Albert Lebourg…
Elles peuvent être accompagnées d’une date, d’un lieu, d’une dédicace…
Sur les « Pas de A. Lebourg »
« Sur les Pas du peintre » Albert Lebourg à « La Bouille 2013 »
« Sur les Pas du peintre Albert Lebourg » à « La Bouille 2013 »
Musée en plein air dans les rue du village à « La Bouille ».
Tableaux « Sur les Pas du peintre impressionniste normand Albert Lebourg » agrandis sur bâches, du 1er mai au 30 septembre 2013.
1 “Bac à La Bouille”
Albert Lebourg, Musée A.Lecuyer de St Quentin, © RMN/Gérard Blot
2 “La Seine à Croisset”
Albert Lebourg, Musée de la Chartreuse de Douai, © RMN /agence Buloz
3 “Navire norvégien dans le port de Rouen”,
Musée des Beaux Arts de Rouen, © C. Lancien/C. Loisel
4 “Excursion à Rouen”
Albert Lebourg, Musée d’Orsay, © RMN/ H. Lewandoski
5 “Animation sur les bords de Seine à La Bouille”
Narcisse Guilbert, Collection particulière
6 “Autoportrait d’Albert Lebourg”
Musée des Beaux-arts de Rouen, © C. Lancien/C. Loisel
7 “Arrivée de l’Elan et du Boieldieu”
Pierre Le Trividic, Collection particulière, © Joël Nouvel
8 “Arrivée du vapeur à La Bouille”
Albert Lebourg, Collection Mairie de Grand-Quevilly, © LCDO Studio
9 “La Seine, un bac”
Albert Lebourg, Musée d’orsay, © RMN /H.Lewandoski
10 “Carriole en bord de Seine”
Albert Lebourg, Collection Mairie de Grand-Quevilly, © LCDO studio
11 “La Bouille … de mémoire”
peint par Albert Lebourg paraplégique, Collection particulière
12 “Le Port de Rouen”
Albert Lebourg, Don de Mme Pasqualini © Musée Canel, Pont-Audemer
13 “Arrivée du bateau de La Bouille”
Robert Pinchon, Collection particulière
14 “Drapeau de photomontage”
© Joël Nouvel
15 “Départ du vapeur au soleil levant” Albert Lebourg, Collection particulière
16 “Arrivée du vapeur à La Bouille”
Albert Lebourg, Collection particulière © LCDO studio
17 “Autoportrait Lebourg”
Musée des Beaux-arts de Rouen, © C. Lancien/C. Loisel
Tombe
Tombe du peintre Albert Lebourg
Tombe du peintre Albert Lebourg au cimetière monumental de Rouen…
Le peintre normand Albert Lebourg repose au cimetière monumental de Rouen…